Une vieille lubie des ultralibéraux est de retour : une journée de carence pour les fonctionnaires.
Le retour de la journée de carence a été annoncé le 6 juillet par Gérald Darmanin lors des états généraux des comptes de la Nation, réunis au ministère de l'Économie et des Finances.
"Même si le jour de carence ne doit pas être le seul instrument pour lutter contre l'absentéisme des agents, qui est aussi la conséquence de souffrances d'une partie d'entre eux, (...) il permet de lutter contre le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d'euros par an", a déclaré le ministre de l'Action et des Comptes publics.
Le jour de carence dans la fonction publique avait été instauré le 1er janvier 2012 par Nicolas Sarkozy. François Hollande l'avait supprimé le 1er janvier 2014.
L’UNSA DGFiP est totalement opposée à cette mesure !
Nous ne pensons pas que la lutte contre l’absentéisme doive commencer par une taxation des fonctionnaires lorsqu’ils prennent un arrêt maladie.
C'est un mauvais signal envoyé vers les agents de la Fonction publique qui s'ajoute au gel du point d'indice.
Il serait plus efficace de s’attaquer aux réelles causes de cet absentéisme, et notamment les conditions de travail dégradées en raison des suppressions d’emplois et des pressions hiérarchiques.
Le gain attendu par le gouvernement est de l'ordre de 170 millions d'euros. Une paille comparée aux 8 milliards d'euros de dérapage budgétaire laissés par l'ancien gouvernement.
L’UNSA DGFiP ne peut que condamner cette volonté d'aligner le public sur le privé en ne retenant à chaque fois que le système le moins favorable.
Certes, dans le secteur privé, les indemnités journalières auxquelles peut prétendre un salarié au cours d'un arrêt maladie ne sont versées qu'après un délai de carence de trois jours.
Cependant, tous les salariés du privé ne restent pas sans rémunération pendant ces trois journées de carence. Pour près de 70 % d'entre eux, ces jours de carence sont pris en charge par leur entreprise en fonction de ce que prévoit la convention collective.
En Alsace-Moselle, tous les employeurs sont tenus de maintenir intégralement le salaire pendant le délai de carence.
Cela suffit de pénaliser les salariés du privé et les agents de la Fonction publique quand ils prennent un arrêt maladie.
Si au moins l'argent gagné par l’État avec cette mesure servait à l'amélioration des conditions de travail ! Mais là il ne faut pas rêver !