Réforme des Retraites : ça va commencer !!

Le Président de la République a annoncé durant sa campagne électorale qu’il mettrait en œuvre durant son mandat une refonte de notre système de retraite alors même que les besoins en financement sont maîtrisés, et que l’information des assurés sociaux sur leurs droits à la retraite s’améliore.

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Dans son programme, le chef de l’État indique les objectifs de cette refonte de notre système : « créer un système universel de retraite où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé et quel que soit le statut de celui qui a cotisé ».

L’UNSA, syndicat réformiste, estime que tout système est perfectible et adaptable. C’est dans un calendrier particulièrement contraint que le gouvernement veut mener cette reforme alors qu’il souhaite remettre sur la table tous les paramètres du système.

L’UNSA participera à la concertation en y défendant ses mandats de congrès avec force et conviction.

Maintien d’un système par répartition, revenu de remplacement décent, lutte contre les inégalités, préservation des statuts, seront les maîtres mots qui guideront donc notre action durant cette période.

Ces grands principes fondent notre doctrine pour un système de retraite juste et efficace.

Nous sommes convaincus que la Protection Sociale fondée sur la solidarité est la condition majeure de la cohésion et du développement de toute société. Nous sommes donc au début d’un chemin qui sera, à n’en pas douter, semé d’embûches

Le Haut Commissaire à la réforme des retraites nous a dévoilé le calendrier de sa reforme :

• Concertation avec les partenaires sociaux jusqu’à octobre 2018.

• Projet de loi pour mi-2019 pour une application du nouveau système en 2023...

L’UNSA participera activement à cette concertation.

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La réforme des retraites, un «big bang» qui n'épargnera personne

Le calme avant la tempête. Le gouvernement avance prudemment, car, il le sait bien, la réforme des retraites promise d'ici à l'été 2019 sera sans doute la plus difficile du quinquennat. Bien plus que celle du Code du travail, de l'assurance-chômage ou de la formation professionnelle! De fait, c'est un véritable «big bang» qui se prépare, obligeant à remettre sur la table les avantages des régimes spéciaux (SNCF, EDF, RATP, etc.), les règles de calcul du public et du privé, les mécanismes de solidarité, le calcul des pensions de réversion conçues à une époque où les femmes travaillaient peu, ou les droits familiaux… Les retraités actuels ne seront pas concernés, ni ceux qui sont à moins de cinq ans de la retraite, a promis le candidat Macron durant la campagne.

Pourtant, alors même que le dossier de la SNCF est sur la table, la question spécifique de la retraite des cheminots est renvoyée à la grande réforme à venir. De même, la revalorisation prévue des petites pensions agricoles est reportée à 2020, le gouvernement estimant qu'elle ne peut être traitée en dehors de la réforme globale.

Déséquilibre démographique

Tout est donc conditionné à ce grand chantier, que le président de la République doit lancer prochainement lors d'un discours. Emmanuel Macron a promis de «mettre fin aux injustices de notre système de retraite» en instaurant un système universel, plus clair et plus équitable, «où un euro cotisé donnera les mêmes droits pour tous». Un argument auquel on ne peut que souscrire! «Chacun pense y gagner, mais tous risquent d'y perdre, car le déséquilibre démographique et l'allongement de l'espérance de vie impactent l'équilibre financier du système», note un expert. En juin dernier, le Comité d'orientation des retraites (COR) avait d'ailleurs averti que l'équilibre financier du système de retraites était reporté de vingt ans, au mieux au début des années 2040… avant d'adoucir le trait en novembre.

Difficile de dire qui seront les perdants et les gagnants de la réforme. Emmanuel Macron s'est engagé à faire converger les 37 régimes de retraite actuels, tout en maintenant l'âge légal de départ à 62 ans (alors que la droite voulait l'augmenter à 65 ans) et sans toucher au niveau des pensions. Une équation qui s'apparente à la quadrature du cercle! Car si les retraites des fonctionnaires étaient alignées sur celles du privé, ils y perdraient pour la plupart en moyenne 179 euros de retraite par mois, révèle une récente étude de la Fondation Ifrap. Les enseignants - qui ont peu de primes en sus de leur traitement indiciaire - seraient parmi les grands perdants. Seuls un tiers des fonctionnaires y gagneraient. «Pas question que les salariés paient pour les autres et que l'on vienne nous piquer nos réserves», objecte de son côté un responsable patronal, en allusion aux 60 milliards d'euros de réserves des retraites complémentaires Agirc-Arrco. Ambiance.

Consultations

Explosif, le dossier est piloté depuis l'Élysée, même si sa gestion a été confiée à Jean-Paul Delevoye, nommé haut commissaire à la réforme des retraites. L'ancien ministre de la Fonction publique (sous Chirac), entouré d'une petite équipe d'experts, consulte à tour de bras. Ils étudient les différentes options techniques: fin du système actuel par annuités (où les retraites sont fonction des années de cotisation) et passage à un système par points comme en Allemagne (les cotisations versées donnent droit à des points, dont il suffit de fixer ensuite la valeur) ou plus certainement en comptes notionnels comme en Suède et en Italie (l'assuré accumule un capital virtuel basé sur ses cotisations, converti en pension en fonction de l'espérance de vie de sa génération). Quel que soit le scénario choisi, la transition de l'ancien au nouveau système prendra du temps et ne se mettra en œuvre que progressivement.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 15/03/2018.

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