Rendez-vous salarial 2019 : encore un rendez-vous manqué !
Le 18 juin 2018, les organisations syndicales ont été reçues par le gouvernement. Celui-ci poursuit sa politique de gel de la rémunération des agents publics en refusant toute mesure générale alors que l'inflation est de retour (2 % sur un an). Il creuse ainsi un peu plus les inégalités.
Depuis un an, aucune décision de ce gouvernement n'aura été positive pour les agents qui, pourtant, s'investissent au service de leurs concitoyens. L'UNSA regrette cette obstination qui paraît aujourd'hui de plus en plus idéologique.
Plus de 50 % des agents publics ont une faible rémunération et ce sont eux qui seront les plus touchés. L'UNSA considère que les employeurs publics ne peuvent pas ignorer leurs difficultés.
C'est pourquoi l'UNSA a demandé au gouvernement la tenue d'une seconde réunion en octobre.
Les quelques mesures annoncées :
PPCR :
Reprise de l'application du protocole PPCR à partir du 1er janvier 2019. Le gouvernement a chiffré sa mise en œuvre de 2016 à 2021 à 11 milliards d'euros dont 850 millions pour l'année 2019.
GIPA (Garantie Individuelle du Pouvoir d'Achat) :
Pour 2018, elle devrait être mise en paiement avant la fin de l'année.
CET (Compte Epargne Temps) :
Le montant des jours de CET monétisés est revalorisé de 10 € avec une diminution du seuil permettant cette monétisation (15 jours au lieu de 20 jours). Cette mesure ne devrait concerner pour l'instant que les agents de la fonction publique d'Etat et ceux de la fonction publique territoriale.
Les frais de mission :
Revalorisation du remboursement des frais de nuitée avec un plafond de 70 € en France, 90 € dans les grandes métropoles et 110 € à Paris. Un autre plafond est fixé pour les agents handicapés (120 €).
Deux autres annonces :
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amélioration de l'AIP (Aide à l'Installation des Personnels) mais sans donner de montant ni de date d'application ;
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ouverture d'un chantier pour faciliter l'accès des agents publics au « logement intermédiaire ».
Pour l'UNSA, on est très loin du compte.
Certes l'assouplissement du CET permettra à certains agents de mieux monétiser leurs jours stockés, mais cette mesure ne concerne qu'une petite partie des agents publics. Elle apparaît particulièrement injuste pour toutes celles et ceux qui n'ont pas pu ouvrir de CET, et notamment les agents qui exercent à temps partiel.
Elle ne participe pas non plus à la lutte contre les inégalités hommes/femmes. Au contraire, elle les renforce, alors même que le gouvernement a fait de l'égalité professionnelle une grande cause nationale.
Quant à la revalorisation des frais de nuitée, cette mesure était attendue depuis 10 ans et avait été décidée dès octobre 2017. Elle ne constitue en rien une mesure salariale.
Pour l'UNSA, il s'agit encore une fois d'un rendez-vous manqué à l'image du dialogue social actuel.
L'UNSA appelle le gouvernement à reconnaître réellement tous les agents publics grâce à une amélioration de leur rémunération pour l'année 2019. Cela suffit de s'en tenir à des déclarations de façade.